Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, l’idée de négociations entre l’Ukraine et la Russie est de plus en plus mise en avant. Ce mardi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré être prêt à négocier avec l’Ukraine, excluant néanmoins toute discussion directe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il considère comme « illégitime ».
Vladimir Poutine remet en cause la durée du mandat de Volodymyr Zelensky, élu en 2019 pour cinq ans. Son mandat aurait donc dû prendre fin en 2024, mais aucune élection présidentielle n’a été organisée dans le pays, l’Ukraine étant sous loi martiale depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Cette loi empêche la tenue d’élections tant que la guerre est en cours, rendant donc la présence de Volodymyr Zelensky légitime selon la Constitution ukrainienne.
Vladimir Poutine pourrait éventuellement accepter de négocier avec d’autres représentants ukrainiens ou choisir des personnes pour mener les négociations à sa place, si Volodymyr Zelensky souhaite y participer. Pour le président ukrainien, Vladimir Poutine a « peur des négociations » et essaye de prolonger la guerre, comme le rapporte L’Indépendant.
Sur le terrain, la situation reste très tendue. Les forces russes continuent de progresser dans l’est de l’Ukraine, où les combats sont intenses et où l’Ukraine manque de munitions. Des échanges de frappes de drones ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi.
En réponse à cette situation, la Commission européenne, l’une des principales instances de l’UE, a proposé d’augmenter les taxes sur les importations agricoles et d’engrais russes, afin de diminuer les revenus de la Russie qui alimentent son effort de guerre. Par ailleurs, l’UE a prolongé ses sanctions contre la Russie jusqu’au 31 juillet 2025, et continue de mettre une « pression maximale » sur la Russie.
Du côté des États-Unis, qui étaient jusqu’à présent le le 1er soutien militaire de l’Ukraine, le président Donald Trump a récemment annoncé un gel de l’aide américaine, remettent en question son aide. Volodymyr Zelensky a déploré cette décision, soulignant l’impact sur les projets humanitaires essentiels en Ukraine. Cependant, certains fonds d’urgence, comme l’aide humanitaire pour les abris et les médicaments, vont continuer à être envoyés.
Donald Trump a également menacé la Russie de sanctions plus sévères si elle ne négociait pas, et a réaffirmé son souhait de rencontrer Vladimir Poutine pour tenter de négocier un accord, sans toutefois avancer de date précise, comme l’indique BFMTV.
Le président américain met donc la pression sur les deux parties pour parvenir rapidement à une issue. Toutefois, la Russie, en position de force après avoir conquis près de 4000 km² en 2024, insiste sur le fait que tout accord doit prendre en compte les « réalités de terrain ». L’Ukraine, de son côté, craint que des négociations ne l’obligent à céder des territoires occupés par la Russie.
Dans ce contexte, l’Ukraine semble prise entre deux dangers : la poursuite de la guerre avec l’appui incertain des États-Unis sous une administration Trump, ou la pression pour accepter un compromis territorial qui pourrait affaiblir sa souveraineté.