SM le Roi Mohammed VI appelle à renoncer au sacrifice de l’Aïd El-Kébir en raison de la sécheresse

SM le Roi Mohammed VI a appelé les Marocains à renoncer au sacrifice de l’Aïd El-Kébir cette année, invoquant la sécheresse persistante et la flambée des prix de la viande. Cette décision inédite depuis son accession au trône en 1999 vise à préserver le cheptel national et à soulager les foyers modestes.

Dans un message solennel lu à la télévision le 26 février par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, le souverain a exhorté les citoyens à s’abstenir d’accomplir le rituel du sacrifice, soulignant les « défis climatiques et économiques » auxquels le pays est confronté. Il a précisé que l’accomplissement de ce rite « est susceptible de porter préjudice » à une grande partie des citoyens, « particulièrement ceux à revenu limité » .​

Le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse, entraînant une baisse de 38 % du cheptel depuis 2016. Cette situation a provoqué une hausse significative des prix de la viande, rendant le sacrifice difficilement accessible pour de nombreuses familles. Sans cette mesure, le prix du kilogramme de viande aurait pu atteindre 200 dirhams, selon des experts du secteur .​

Le roi a annoncé qu’il accomplirait lui-même le rituel du sacrifice au nom du peuple marocain, conformément à la tradition prophétique. Il a également invité les citoyens à célébrer l’Aïd selon ses autres rites, notamment la prière, l’aumône et les actions de bienfaisance .​

Cette décision rappelle celle prise par son père, Hassan II, en 1996, qui avait également appelé à renoncer au sacrifice en raison de la sécheresse. En s’adressant aux Marocains plus de cent jours avant l’Aïd El-Kébir, Mohammed VI donne le sentiment de vouloir préparer les esprits et d’épargner les bourses.​

L’opposition a soutenu la décision du roi, à l’instar du Parti du progrès et du socialisme (PPS), tout en s’abstenant de toute remontrance publique envers le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Certains commentateurs y voient un signal adressé au Premier ministre, critiqué pour son impuissance à redresser le pouvoir d’achat des Marocains.​

Le gouvernement a tenté de rassurer en multipliant les sorties médiatiques, mais cela n’a pas suffi à éclipser la réalité. Le ministre de l’Économie a souligné que les importateurs de bétail « ne doivent pas tenir en otage 37 millions de Marocains », dénonçant des marges atteignant 20 à 25 dirhams par kilo de viande rouge .​

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