Deux mois après la mégapanne d’avril qui avait paralysé la péninsule ibérique, le gouvernement espagnol a décidé de frapper fort. Réuni en Conseil des ministres, il a adopté un décret visant à renforcer la résilience du réseau et à éviter qu’un tel scénario ne se reproduise.
La ministre de la Transition écologique, Sara Aagesen, a expliqué lors d’une conférence de presse que ce plan repose sur un double objectif : améliorer la robustesse du système électrique et accélérer la transition énergétique. Le texte prévoit un contrôle accru de la tension et des mécanismes de supervision plus performants afin d’amortir les oscillations électriques. Il simplifie également les délais d’autorisation pour les projets éoliens et photovoltaïques, tout en apportant un soutien financier à l’installation de dispositifs de stockage, notamment de batteries, sur les sites de production d’énergie renouvelable.
Cette réforme intervient alors que les énergies vertes avaient été pointées du doigt dans la foulée de la panne du 28 avril, avant d’être blanchies par les enquêtes techniques. Celles-ci ont conclu que la coupure généralisée provenait d’un phénomène de surtension qui avait entraîné une réaction en chaîne, amplifiée par la déconnexion de plusieurs centrales électriques. Un rapport d’experts a également mis en cause la préparation insuffisante du gestionnaire du réseau, Red Eléctrica de España (REE), qui opérait ce jour-là avec son dispositif de régulation le plus faible depuis le début de l’année.
Pour Madrid, ce décret s’inscrit dans la continuité d’un soutien assumé aux énergies renouvelables et se veut un gage de stabilité à long terme. Au-delà de la réponse à une crise ponctuelle, il marque une étape dans la volonté espagnole de bâtir un système énergétique plus moderne, plus efficace et plus sûr.