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Crise diplomatique: le Mali met fin aux accords d’Alger

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Le 25 janvier 2024, le gouvernement malien annonce son retrait de l’accord, accusant l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali et de soutenir les mouvements terroristes et séparatistes au Sahel.

C’est quoi les accords d’Alger ?

Signé en 2015, cet accord baptisé officiellement Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, avait pour objectif de mettre fin à la Guerre du Mali en engageant la République du Mali dans des négociations avec les groupes rebelles. En 2021, les principaux mouvements armés du nord du Mali, signataires de l’Accord d’Alger, créent une structure commune dénommée «Cadre stratégique permanent» (CSP). Cette structure a pour objectif de lutter contre «l’insécurité sous toutes ses formes» et de mettre en oeuvre «l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali».

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Dégradation des relations

Depuis le coup d’État de mai 2021, le Mali a opéré un changement stratégique dans sa géopolitique, engageant une révision de ses alliances avec ses principaux partenaires.

  • Après le coup d’État, les autorités maliennes ont abandonné la France en tant qu’allié militaire au profit de la Russie.
  • Le 16 juin 2023, Bamako a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de retirer la MINUSMA.
  • Le Mali décide de rompre les accords d’Alger en raison du non-respect des engagements des autres signataires et de l’hostilité perçue de la part du médiateur, et ainsi de mettre fin à ses relations avec l’Algérie.

Reprise des combats

La campagne des rebelles touaregs pour l’indépendance dans le nord du Mali a profondément déstabilisé le pays depuis le début du conflit en 2012. Des groupes jihadistes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont exploité l’instabilité pour s’implanter dans la région. Les accords d’Alger ont permis au Mali de se concentrer sur la menace la plus urgente. Or, depuis le changement stratégique du gouvernement de transition, les tensions s’exacerbent. Les hostilités ont repris en 2023, après que les autorités maliennes et les membres du CSP se soient mutuellement accusées de ne pas respecter l’accord d’Alger. Les autorités maliennes s‘engagent dans une guerre ouverte contre les groupes armés du Nord à partir de Septembre 2023.

L’Alliance des États du Sahel

Le Mali ne se referme pas à toute coopération. En septembre 2023,  le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont annoncé la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce pacte de défense a pour but de se protéger contre d’éventuelles menaces de rébellion armée ou d’agression extérieure. Le 28 janvier 2024, les membres de l’AES annoncent  leur départ de la Cédéao, ils devraient renforcer leur coopération économique au sein de l’AES. En raison des coups d’états dans ces pays, la Cédéao avait décidé de les suspendre, motivant ainsi leurs retraits.

Le Maroc acteur de la nouvelle dynamique de l’Alliance des États du Sahel

Le 23 décembre dernier, Marrakech a été le lieu de rencontre des ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger, du Mali et du Tchad, dans le cadre de la première édition de l’initiative royale visant à faciliter l’accès des pays sahéliens à l’Atlantique par «des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires». Selon le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, la région du Sahel n’est «pas un fardeau mais un espace d’opportunités pour le développement durable de la zone» selon des propos recueillis par le360. Ce nouvel élan diplomatique du Maroc risque de compliquer la relation entre le Mali et l’Algérie.

Pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels se trouvent confrontés les États frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire, mais elle doit se fonder sur une approche de coopération et de développement commun.

Le Roi Mohammed VI dans son discours prononcé à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte.

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