L’Assemblée nationale française a rejeté, lundi soir, la confiance demandée par le Premier ministre François Bayrou, qui avait choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement pour faire valider ses choix budgétaires. Avec 364 députés ayant voté contre, ce scrutin historique entraîne la chute du chef du gouvernement.
C’est la première fois, depuis l’instauration de la Ve République, qu’un Premier ministre est renversé à l’issue d’un vote de confiance. L’événement ouvre une crise politique majeure, dont les conséquences institutionnelles s’annoncent lourdes.
Conformément à la Constitution, François Bayrou et son équipe devraient présenter leur démission au président de la République. Emmanuel Macron devra alors désigner un nouveau chef de gouvernement, capable de constituer une majorité stable pour conduire la politique de la nation. Cette tâche s’annonce complexe, dans un paysage parlementaire fragmenté et marqué par de profondes divisions. 
Le chef de l’État dispose également d’une autre option : dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer de nouvelles élections législatives, au risque de renforcer l’instabilité si aucun bloc clair ne se dégage du scrutin. Une telle décision pourrait toutefois être perçue comme un pari risqué, à moins de deux ans de la présidentielle de 2027.
Dans l’attente, le rejet de la confiance traduit la fragilité politique du gouvernement Bayrou, qui aura tenu à peine quelques mois avant de se heurter au refus de l’Assemblée. Cette séquence marque un tournant dans la Ve République, soulignant à la fois l’usure du pouvoir et l’ampleur des divisions qui traversent la classe politique française.
