Quelques 45 000 travailleurs portuaires sont entrés en grève à minuit ce 1er octobre, dans 14 ports à l’Est des États-Unis. L’économie américaine pourrait être considérablement affectée si la crise s’étend.
La convention collective entre le syndicat International Longshoremen’s Association (ILA), qui représente 65 000 dockers, et l’United States Maritime Alliance (USMX) s’est achevée le 30 septembre dernier. Les deux parties, qui négocient depuis quelques mois pour trouver un terrain d’entente, n’ont pas abouti. Une dernière proposition de dernière minute de l’USMX, qui proposait une revalorisation des salaires de 50 % sur six ans, n’a pas été approuvée par le syndicat, qui demande une augmentation de salaire de 77 % sur six ans. Détail à ne pas négliger : le syndicat ILA cherche également à interdire l’utilisation de technologies automatisées, un principe que le syndicat considère comme bafoué dans la convention précédente.
À 5 semaines des élections américaines, le démocrate Joe Biden a préféré appliquer une politique non-interventionniste en déclarant que le conflit devrait trouver une issue par négociation collective. Biden, qui a une position pro-syndicat, ne veut pas invoquer la loi Taft-Hartley, qui imposerait aux dockers de retourner au travail durant 80 jours, ce qui pourrait porter préjudice à l’économie américaine, qui commence à peine à se relever de l’inflation post-COVID.
57 % des importations et 68 % des exportations des États-Unis dépendent de ces ports. Alors que les prix commençaient à se stabiliser, les pénuries de produits alimentaires importés pourraient connaître l’inflation si la crise se prolonge. Selon les estimations d’Oxford Economics citées par CBS News, la grève pourrait coûter à l’économie américaine entre 4,5 et 7,5 milliards de dollars par semaine.