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L’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a exhorté la Tunisie à mettre fin aux expulsions collectives de migrants africains vers une zone désertique près de la frontière libyenne. Des centaines de migrants d’origine subsaharienne se trouvent actuellement dans une situation précaire après avoir été chassés de la ville de Sfax à la suite de tensions avec la population locale.
Selon HRW, les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé collectivement plusieurs centaines de migrants depuis le 2 juillet vers une zone tampon éloignée et militarisée à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Des témoignages recueillis par l’AFP font état de violences lors de leur arrestation ou de leur expulsion.
L’ONG a appelé le gouvernement tunisien à mettre fin à ces expulsions collectives et à permettre un accès humanitaire urgent aux migrants qui se trouvent dans une situation précaire, sans nourriture et sans assistance médicale. HRW demande également à la Tunisie d’enquêter sur les forces de sécurité impliquées dans les abus et de les traduire en justice. 
Des migrants interrogés par HRW ont signalé des décès et des violences dans la zone frontalière entre le 2 et le 5 juillet, certains accusant l’armée tunisienne ou la garde nationale. Cependant, HRW n’a pas pu confirmer ces allégations en raison de l’absence d’accès à la zone.
Cette situation intervient dans un contexte où un discours xénophobe s’est développé en Tunisie, notamment depuis que le président Kaïs Saïed a exprimé des préoccupations sur l’immigration clandestine en février.
Ces dernières années, la Tunisie a connu un recul important en matière de droits humains, notamment des atteintes à l’indépendance de la justice et des restrictions croissantes de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Des avocats, des journalistes et des opposants politiques ont été ciblés, et des lois vagues ont été utilisées pour réprimer la dissidence.
