Le 17 septembre dernier, Israël a frappé le monde de stupeur et d’effroi avec son opération au Liban. Des engins explosifs dissimulés dans des milliers de bipeurs distribués par le parti, ont explosé presque simultanément. Le lendemain, d’autres appareils électroniques ont explosé à travers le Liban. Au total, plus de 37 personnes ont perdu la vie et au moins 2 931 personnes ont été blessées. Depuis le 23 septembre, les attaques israéliennes sur le territoire libanais ont fait plus de 600 morts. Apres avoir ciblé le QG du Hezbollah à Beyrouth vendredi 27 septembre, le Hezbollah a annoncé samedi matin, après des dizaines d’heures d’incertitude, la mort de son leader, Hassan Nasrallah. Jusqu’où ira Israël ? C’est la question qui se pose depuis maintenant un an, à l’heure où la communauté international craint une guerre totale dans la région.
Craignant un embrasement régional, la France et les États-Unis ont envoyé une proposition de cessez-le-feu de 21 jours, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, mardi 24 septembre. Israël n’a pas souhaiter donner suite a une négociation à tout cessez-le-feu, le cabinet du Premier ministre israélien a déclaré sur X : « La nouvelle d’un cessez-le-feu n’est pas vraie. Il s’agit d’une proposition américano-française à laquelle le Premier ministre n’a même pas répondu ». Israël semble déterminé à aller jusqu’au bout de l’escalade. Il apparaît que l’armée israélienne, qui depuis le début de la guerre voue une volonté de détruire le Hezbollah, compte bien entrer en guerre au Liban.
Une guerre totale à venir ?
Le Hezbollah est affaibli, pris par surprise par l’attaque des bipeurs, paranoïaque à l’idée d’avoir été infiltré, et ayant perdu son leader, Hassan Nasrallah, en poste depuis 32 ans. Les analyses d’une guerre totale prédites depuis un an se retrouvent obsolète apres le coup de massue qu’a subi le Hezbollah en quelques jours. Le parti politique, puissant dans le pays, compterait dans sa branche plus de 100 000 combattants. La guerre s’annonce plus compliquée que prévu.
« La guerre ne serait donc pas cantonnée à une zone géographique précise, et c’est l’ensemble du Moyen-Orient qui se retrouverait happé dans le conflit », a déclaré Sanam Vakil, directrice du programme Moyen-Orient pour le think tank Chatham House, au Financial Times. En effet, le Hezbollah pourrait être rejoint par d’autres forces armées dans la région. Une alliance menée par l’Iran pourrait regrouper des milices irakiennes, syriennes, les Houthis et le Hamas.
« Tous les scénarios sont désormais sur la table », comme l’écrit L’Orient-Le Jour ce samedi. Le parti du Hezbollah en sortira forcément affaibli. La seule variable à déterminer est si le régime iranien interviendra pour éviter cette défaite « humiliante » pour le Hezbollah. Dans un communiqué cité par Iran International, le Guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei a affirmé « toutes les forces de résistance de la région sont aux côtés du Hezbollah et le soutiennent ». L’histoire reste encore à déterminer dans les jours à venir. Une guerre contre la plus grande puissance militaire de la région entraînerait inévitablement de lourdes conséquences humaines.