Au Soudan, malgré l’entrée en vigueur officielle d’une trêve d’une semaine entre l’armée et les paramilitaires, les combats continuent de faire rage à Khartoum. Depuis le 15 avril, le conflit entre l’armée régulière du général Abdel Fattah Al-Bourhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a causé la mort d’un millier de personnes et a déplacé plus d’un million de personnes.
Les habitants de Khartoum, au nombre de cinq millions, subissent les combats incessants pour le 37ème jour consécutif, la plupart étant privés d’eau, d’électricité et de télécommunications. Malgré la trêve, des affrontements ont été signalés dans la banlieue nord-est de Khartoum et des frappes aériennes ont été entendues dans le sud de la capitale.
La situation humanitaire est critique, avec 25 millions de Soudanais ayant besoin d’aide. Les vivres se font de plus en plus rares, les banques sont fermées et la plupart des usines agroalimentaires ont été détruites ou pillées. Les hôpitaux sont également dans une situation désespérée, la plupart étant incapables d’accueillir des patients.
Malgré la trêve, les Forces de soutien rapide (FSR) occupent toujours les rues de Khartoum. Les deux camps ont promis de respecter la trêve, mais les habitants de Khartoum ne voient aucun signe de retrait des FSR. De nombreux habitants accusent les FSR d’avoir pillé leurs maisons ou d’y avoir installé des QG.
Le conflit a également provoqué un exode massif de réfugiés. Le nombre de Soudanais et de réfugiés au Soudan qui quittent le pays chaque jour est en augmentation. L’ONU estime que si le conflit se poursuit, un million de personnes supplémentaires pourraient fuir vers les pays limitrophes.
Les deux généraux, Abdel Fattah Al-Bourhane et Mohamed Hamdane Daglo, se sont divisés sur la question de l’intégration des FSR dans l’armée régulière. Cette division a conduit à l’escalade du conflit actuel. Le général Abdel Fattah Al-Bourhane a récemment limogé le général Daglo, le remplaçant par Malik Agar, un ancien rebelle qui avait signé la paix avec Khartoum en 2020.
Malgré la situation désespérée, certains habitants de Khartoum restent optimistes. Ils espèrent que la trêve permettra le rétablissement de l’eau courante et la reprise des services médicaux. Cependant, la situation reste précaire et incertaine.