Manifestation des agriculteurs, le 26 janvier 2024, à Trévenans.

France : Pourquoi les agriculteurs se révoltent à nouveau

La nouvelle mobilisation des agriculteurs français ce lundi marque le début d’un mouvement d’ampleur, notamment contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui regroupe le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay.

Les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs sont à l’origine de ces blocages. Il y en a eu sur le “pont de l’Europe” à Avignon, ainsi qu’à la base aérienne de Villacoublay, en région parisienne, comme vous pouvez le lire dans cet article de franceinfo. Les syndicats de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne suivent aussi le mouvement.

Ce traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur vise à créer une immense zone de libre-échange, pour faciliter l’échange de produits industriels européens et agricoles sud-américains.

Cependant, il suscite d’importantes critiques parmi les agriculteurs, qui dénoncent les normes inégales entre les 2 régions, en matière de bien-être animal, d’antibiotiques et d’OGM. Ces divergences risquent, selon eux, de favoriser une concurrence déloyale et de menacer la sécurité alimentaire européenne.

Il y a aussi des inquiétudes environnementales : l’augmentation des quotas d’exportation de viande bovine vers l’Europe pourrait pousser certains pays à augmenter leurs capacités de production, ce qui nécessiterait de déforester l’Amazonie pour créer des pâturages, comme l’explique cet article du Monde.

Les agriculteurs français ne sont pas les seuls à être contre cet accord : dans les grands pays producteurs d’Europe, comme l’Italie, l’Espagne, la Pologne, les Pays-Bas, ou encore l’Allemagne, les organisations agricoles contestent aussi ce projet.

Cependant, certains gouvernements, comme celui de l’Espagne, de l’Italie, et du Portugal, poussent la Commission européenne à finaliser l’accord, pour relancer la croissance européenne.

De son côté, le gouvernement français, et notamment Emmanuel Macron, a exprimé son opposition à l’accord “en l’état” mais il reste isolé sur la scène européenne, et devra mobiliser d’autres pays pour bloquer le traité.

Au-delà de cet accord, les agriculteurs dénoncent le retard dans l’application des engagements du gouvernement pris après leurs précédentes mobilisations, notamment des aides financières destinées à compenser l’inflation des coûts énergétiques, des engrais et de l’alimentation animale.

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