Lorsque le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre de l’année dernière, son leader, Yahya Sinwar, voulait une guerre cataclysmique qui remodèlerait le Moyen-Orient. Un an plus tard, la région ne trouve toujours pas de solution, et le conflit commence son expansion sur d’autres fronts.
La pire attaque de l’histoire d’Israël a conduit au massacre le plus meurtrier de l’histoire palestinienne. La bande de Gaza est en ruines. Des millions de personnes ont été déplacées dans tous les sens, du nord au sud de Gaza, depuis l’entrée en guerre de Tsahal le 8 octobre 2023. La bande de Gaza a été aplatie par l’armée israélienne au fur et à mesure des mois, emportant par la même occasion certains otages, dont l’objectif originel était de les récupérer.
Aujourd’hui, plus de 41 000 Palestiniens ont été tués, mais selon des estimations, le nombre de victimes pourrait s’élever à plus de 100 000. 97 otages israéliens sont toujours détenus à Gaza. En un an, l’opinion publique s’est plus que fracturée en Israël, contestant les actions du Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui ne cesse d’engager son armée pour réduire à néant le Hamas, et par la même occasion toute chance de vivre dans la bande de Gaza. En effet, selon un rapport de l’ONU, 50 milliards de dollars d’investissements seraient nécessaires pour rebâtir la bande de Gaza. Pour tout reconstruire, il faudrait au total 16 ans.
Le Hamas est épuisé, et son allié, le Hezbollah, la milice libanaise soutenue par l’Iran, a été gravement affaibli après la mort de son leader, Hassan Nasrallah. Alors que la violence est susceptible de se répandre dans toute la région, les négociations pour un accord de cessez-le-feu à Gaza sont caduques à l’heure actuelle.
C’est une nouvelle boucle qui semble commencer au Liban, que l’armée israélienne a envahi le 30 septembre dernier. Après des mois de conflits à la frontière libano-israélienne, les forces israéliennes ont décidé de passer à l’action pour réduire à néant le Hezbollah. Des millions de civils dans toute la région ont été déplacés. Alors que les bombardements résonnent à Haïfa, l’Iran s’est positionné pour répondre à l’attaque sur le Liban en bombardant Israël. Un temps d’incertitude plane sur le Moyen-Orient.
Enhardi par l’affaiblissement du Hezbollah et provoqué par les attaques directes de missiles iraniens, Israël joue un jeu beaucoup plus vaste. Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a juré de riposter contre l’Iran, peut-être en frappant ses installations industrielles, militaires ou nucléaires, espérant mettre fin une fois pour toutes à la menace qu’il représente pour l’État hébreu. C’est une mission à haut risque qu’Israël prépare depuis deux décennies. Mais l’idée qu’une seule attaque décisive contre l’Iran pourrait transformer le Moyen-Orient est une illusion. Les deux parties savent qu’une guerre totale serait sanglante et ruineuse.
Beaucoup meurent inutilement, et en fin de compte, un tel conflit ne fait que ramener à une impasse armée similaire à celle qui prévalait avant le 7 octobre.